Rendre le militantisme plus accessible

De quoi parle-t-on ? Commençons par quelques définitions pour bien comprendre pourquoi militantisme et accessibilité sont deux sujets qui devraient être fondamentalement liés, pour des raisons autant éthiques que stratégiques.


Militantisme ?

Est militant qui cherche par l’action à faire triompher ses idées, ses opinions ; qui défend activement une cause, une personne. […] Qui milite dans une organisation, un parti, un syndicat…

CNTRL

Le militantisme, c’est la recherche active de mobiliser la masse, de favoriser la propagation de ses idées.

Accessible ?

C’est un terme initialement relatif au monde du handicap, des enfants ou des personnes âgées, puis étendu à l’ensemble des citoyens et utilisé pour désigner différents accès : physique (liberté de déplacement dans l’espace), culturel (pouvoir développer sa culture), numérique (rendre les contenus et services numériques compréhensibles et utilisables par tous), etc.

Wikipedia

Pour les personnes en situation de handicap, l’objectif de l’accessibilité est de permettre une vie ordinaire.

Ça nous amène à une troisième définition : Handicap ?

Constitue un Handicap, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.

Article L114 – code de l’action sociale et des familles

Dans un monde parfait, une personne peut souffrir d’une déficience, sans qu’elle ne se transforme en handicap. C’est parce que la société ne fonctionne pas comme cela, parce qu’elle est validiste1, que ce n’est pas le cas.

Sur internet, on parle d’accessibilité numérique. Il s’agit de s’assurer que chaque personne puisse percevoir, comprendre, naviguer et interagir.

  • Une personne aveugle utilise un lecteur d’écran pour accéder au web. Les informations lui sont restituées oralement à l’aide d’une synthèse vocale (ou, parfois, en braille). Il faudra structurer nos contenus et s’assurer qu’aucune information ne soit fournie uniquement de manière visuelle. Les images notamment auront besoin d’alternatives.
  • Une personne malvoyante utilisera une loupe d’écran. Elle aura besoin de contenus suffisamment contrastés, et devra parfois agrandir les textes, ou modifier des couleurs… Il faudra s’assurer qu’elle puisse le faire.
  • Une personne sourde rencontrera des difficultés avec les informations sonores (podcasts, vidéos…) et aura donc besoin d’une transcription textuelle.
  • Une personne ayant un handicap moteur n’utilisera sans doute pas une souris. Il faudra qu’elle puisse naviguer au clavier.

Ce ne sont que quelques exemples, car il convient aussi d’adresser les handicaps cognitifs ou neurologiques, les troubles dys (dyslexique, dyspraxique, …), les daltonismes

Sur un Web parfait, une personne peut avoir une déficience, sans qu’elle ne se transforme forcément en handicap. C’est parce que les gens qui font le web n’appliquent pas des règles, pourtant connues2, que ce n’est pas le cas.

On résume :

  • La société est intrinsèquement validiste, les personnes dites « valides » sont la norme et on conçoit pour elles. Dès lors, si je ne suis pas dans la norme, toute différence risque de se transformer en handicap.
  • Quand on défend une cause, en tant que militant, on recherche, activement, à mobiliser la masse et à favoriser la propagation de ses idées3. Pour que cette action soit la plus efficace possible, il faut donc que le militantisme soit accessible. C’est stratégique. Or s’il est souvent, par nature, inclusif, puisqu’il cherche à éviter toute discrimination… il est trop souvent, par méconnaissance, inaccessible ou pas assez accessible.

« Rendre le militantisme accessible », c’est aller plus loin dans l’inclusivité, c’est encourager la diversité, c’est reconnaître que chaque personne a une valeur intrinsèque et que la communauté est nécessaire. Je dirais même que c’est déjà un acte militant que d’être accessible, c’est chercher à transformer la société et ne pas le faire, c’est au contraire contribuer à la marginalisation de certaines et certains, c’est participer au validisme de la société.

Alors, comment fait-on pour communiquer accessible ? C’est à dire pour partager accessible, sur les réseaux sociaux, plus globalement pour rédiger accessible, pour diffuser ces productions efficacement, sur des sites web accessibles, enfin pour échanger en encourageant inclusivité et accessibilité.

La pyramide de la communication accessible : 1. Partager accessible, 2. Rédiger accessible, 3. Diffuser accessible, 4. Échanger accessible
Au final, l’enjeu est de créer une culture de groupe accessible.

Partager accessible : sur les Réseaux Sociaux

L’écriture inclusive permet d’assurer une égalité de genre…

…mais c’est un ensemble de moyens linguistiques dont certains peuvent poser des problèmes d’accessibilité4.

L’usage du point médian par exemple peut poser problème avec les lecteurs d’écran… mais l’écriture inclusive ne se résumant pas à son emploi, vous pouvez souvent reformuler pour éviter les termes genrés et l’usage du point médian.

— Le masculin fait le neutre, on n’a pas besoin d’y rajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre illisible.

— « Françaises, Français… », c’est déjà de l’écriture inclusive.

Emmanuel Macron VS les linguistes atterrées5

Ne cédez pas à la mode du faux gras et des caractères fantaisistes6

Les réseaux sociaux ne proposent pas d’options de mise en forme (gras, italique, changement de polices, etc.). Pourtant, en détournant certains caractères Unicode, on peut obtenir, de manière factice, certaines de ces mises en forme…

… néanmoins, cela pose un problème majeur d’accessibilité puisque ces caractères ne sont pas reconnus par les lecteurs d’écran.

Un toot qui dit (mais en faux caractères) : Bonjour le monde, j’écris dans des polices stylées (ou pas) mais inaccessibles (puis une succession d’émojis)
Exemple (factice, je vous rassure) d’un toot avec du faux gras, des caractères fantaisistes et un abus d’émojis.

N’abusez pas des émojis

Les émojis sont bien pratiques car ils permettent de donner une tonalité à votre discours, ce qui manque cruellement dans une communication textuelle. Ils sont restitués par les lecteurs d’écran car, contrairement aux images, leurs alternatives sont universelles. Elles ne précisent pas qu’il s’agit d’un émoji et on ne peut pas les modifier…

… mais ces alternatives correspondent-elles vraiment à ce que vous vouliez dire ? D’ailleurs, une personne voyante lui donnera-t-elle même le même sens que vous ? Finalement, les émojis sont sources d’ambiguïté et de confusion, autant qu’ils causent des problèmes d’accessibilité.

  • Limitez-vous à quelques émojis communs.
  • Assurez-vous toujours de leurs significations exactes7
  • Ne répétez pas le même émojis plusieurs fois de suite.
Ce que j’écris Ce que je pense dire Ce que je dis
Aujourd’hui, c’est la journée de la 🌍 Aujourd’hui, c’est la journée de la Terre Aujourd’hui, c’est la journée de la Globe Tourné Sur L’Afrique Et L’Europe
J’ai trouvé un job ! 💼 J’ai trouvé un job ! J’ai trouvé un job ! Porte-document
🙏🙏🙏 Merci !!! Mains En Prière Mains En Prière Mains En Prière
Exemples de restitution de quelques émojis courants

Accentuez vos majuscules

L’Académie française est formelle8 : « En français, l’accent a pleine valeur orthographique. Son absence ralentit la lecture, fait hésiter sur la prononciation, et peut même induire en erreur ». Dès lors, oublier un accent constitue une faute d’orthographe… mais c’est aussi une éventuelle source d’inaccessibilité, notamment pour les personnes dyslexiques.

Sans accents Avec accents
LE MINISTRE SERA JUGE LE MINISTRE SERA JUGÉ
LE MEDECIN TUE LE MEDECIN TUÉ
DIMANCHE : MARCHE DIMANCHE : MARCHÉ
Quelques exemples pour finir de vous convaincre

Ne négligez pas la ponctuation

La ponctuation, c’est ce qui permet de donner du ton, d’introduire un peu de nuances, de donner du rythme. C’est un sujet aussi fondamental que l’orthographe ou la grammaire. Bref, veillez à bien utiliser les signes de ponctuation9 !

« Allons manger, les enfants ! » ou « Allons manger les enfants ! » ?

Une seule petite virgule peut transformer un parent attentionné en ogre assoiffé de sang. La ponctuation, ça peut sauver des vies.

Précisez vos hashtags

Les hashtags sont fréquemment utilisés sur les réseaux sociaux, notamment sur X ou Mastodon, car ils permettent de mettre en évidence certains mots-clés dans les publications.

Vous pouvez les utiliser mais, pour en améliorer la restitution par les lecteurs d’écran, il est conseillé de mettre une majuscule au début de chaque mot : #24JoursDeWeb plutôt que #24joursdeweb.

Des images = des informations

La plupart des images que vous publiez sont porteuses d’informations, c’est pourquoi elles doivent être pourvues d’alternatives textuelles, pour que les personnes non voyantes et malvoyantes aient accès à ces informations.

Quelle alternative pour mon image ?

C’est littéralement une alternative : le texte alternatif doit pouvoir remplacer l’image, sans perte d’information… néanmoins, cette alternative doit être concise et aller à l’essentiel.

  • Si certaines informations portées par l’image sont également dans le texte, pas besoin de les répéter.
  • Pas besoin d’indiquer qu’il s’agit d’une « image de… », du « logo de… » ou de la « photo de… », cela n’apporte pas d’information pertinente.

Si l’information est trop complexe, décrire la capture d’écran d’un article par exemple, l’alternative pourra comporter un lien vers la page donnant ces informations.

À l’inverse, si une image n’apporte aucune information, c’est une image décorative et vous devez alors l’indiquer : « image décorative ». (contrairement aux sites web, les réseaux sociaux ne permettent pas (encore ?) de spécifier qu’une image n’a pas besoin d’alternative).

Capture d’un post Facebook d’Emmaüs Connect
Exemple de publication Facebook (d’Emmaüs Connect mais ce n’est pas la question, j’ai vraiment pris la première publication imagée de mon fil).

Avec l’image ci-dessus, ils pensaient communiquer sur « Journée Nationales de la Réparation : 20, 21, 22 octobre » mais ce qui est restitué, c’est « Peut être une image de texte qui dit ’ONWWIWIUMMIABO MAKE. FOUNDATION HOP HALTE L’OBSOLESCENCE PROGRAMMEE Journées Nationales O7C 21, 22 de la Réparation 20, octobre 2023 Retrouvez tous les événements/ ateliers réparation sur> www.journeesreparation.fr 9’ ». Dommage. (et cela vous montre aussi que, non, une intelligence artificielle ne palliera pas vos absences d’alternatives…)

Astuce : pour ne pas oublier vos alternatives d’image : sur Mastodon, vous pouvez suivre Please Caption Bot qui vous alertera en cas d’oubli (et comme sur Mastodon, vous pouvez éditer des messages déjà publiés, vous pourrez y remédier).

Rédiger accessible : au-delà des réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, les prises de paroles sont courtes… mais vous aurez bientôt besoin de produire des textes plus longs : des documents divers, des communiqués de presse, des affiches, etc. Évidemment, tous les conseils précédemment donnés pour produire des textes inclusifs et accessibles s’appliquent toujours, mais vous aurez aussi besoin de nouveaux réflexes.

Rédiger des textes pour le plus grand nombre10 permet de réduire le risque d’exclusion numérique. Selon la dernière grande enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), une personne sur six à l’âge adulte a des difficultés de lecture et de compréhension de l’information écrite11.

  • Faites des phrases simples.
  • Utilisez des mots clairs (des termes courts, sans ambiguïté, du langage courant), évitez le jargon, les abréviations, les termes techniques (ou explicitez-les).
  • Hiérarchisez vos contenus : mettez en premier les informations les plus importantes.
  • Des méthodes existent :
    • utiliser des indices de complexité des textes12
    • ou rédiger en Facile à lire et à comprendre13 par exemple.

Utilisez des règles de typographie adaptées pour appuyer votre discours et contribuer à l’accessibilité de vos contenus, notamment pour des personnes ayant des troubles visuels ou cognitifs14.

  • Privilégiez des polices sans empattement et des tailles de textes de 12 points minimum15.
  • Utilisez le gras pour les informations importantes.
  • Évitez le soulignement et l’italique.
  • Privilégiez un texte aligné à gauche, évitez de justifier.
  • L’espacement entre les lignes doit faire au moins une fois et demi la taille du texte.
  • L’espacement entre les paragraphes doit faire au moins deux fois la taille du texte.

Faites attention à vos contrastes. Tout le monde ne distingue pas les couleurs de la même façon. Certaines personnes peuvent être daltoniennes, d’autres malvoyantes, ou se trouver dans des contextes ou des situations rendant la perception des couleurs ou des contrastes complexe.

  • Les normes d’accessibilité numériques donnent des guides qui peuvent s’appliquer à tous les supports.
  • De nombreux outils et ressources sont disponibles pour vous aider16.

Last, but not least : choisissez le bon format. Si les documents que vous rédigez ont vocation à être partagés sur votre site internet, concevez-les directement en HTML plutôt que de proposer des PDF à télécharger. HTML reste le format le plus accessible à l’heure actuelle.

L’avantage d’une page HTML, c’est qu’on peut l’enrichir et le compléter avec… autre chose que du texte. Il est plus facile d’insérer des liens, des images, des vidéos, des extraits de toots, etc. au milieu d’une page web que le contraire17.

Youtube, c’est de droite. Le texte, c’est de gauche !

Thibault Jouannic — 24 jours de web 202217

Diffuser accessible : votre site internet

Vous animez une communauté, vous partagez des communautés… il est sans doute stratégique de posséder votre propre site web, accessible évidemment, pour maîtriser vos contenus et ne pas dépendre des algorithmes des réseaux sociaux18.

Pour la forme : le choix de vos outils ne fera pas tout, mais c’est structurant.

Si vous utilisez un CMS (le logiciel qui vous permet de gérer votre site et de créer vos contenus), choisissez-le bien, et paramétrez-le en conséquence19.

Concevez ou choisissez un thème accessible20, ce qui implique notamment :

  • Que la navigation soit possible à la souris comme au clavier.
  • La présence de liens d’évitements permettant par exemple d’accéder directement au contenu.
  • Un rendu graphique pensé pour l’accessibilité : contrastes, identification des liens (dans la page, au survol et à la prise de focus).
  • Si votre site contient des formulaires, vous devrez y porter une attention toute particulière.

Pour le fond : sensibilisez et formez vos équipes de contribution

  • Textes : évidemment, vous continuez d’appliquer les conseils déjà énoncés pour produire des textes inclusifs, accessibles et structurés.
  • Images : comme sur les réseaux sociaux, les images sont souvent porteuses d’informations…
    • Par contre, pour celles qui ne le sont pas, les images de décoration, comme vous êtes maintenant sur votre propre plateforme, sur vos propres contenus, vous allez pouvoir appliquer la « vraie » règle, la « bonne » règle : vous doterez ces images d’une alternative mais vous la laisserez vide (c’est plus rapide à vocaliser, c’est pour cela que c’est mieux).
  • Audio et vidéo : les contenus multimédias ne sont pas automatiquement accessibles à toutes et à tous :
    • ll faut prévoir des sous-titres et de l’audio description, pour les personnes sourdes ou malentendantes, ainsi qu’une transcription intégrale pour les personnes aveugles et malvoyantes21.
    • Enfin, pour être pleinement accessible, pas de démarrage automatique : c’est à l’utilisateur de déclencher, ou non, la lecture de la vidéo22.

Encourager l’inclusivité et l’accessibilité dans les échanges

La richesse d’un groupe vient de sa diversité. Mais comment s’assurer que chaque personne puisse se présenter aussi pleinement ? Cela implique d’adresser aussi bien la diversité de genre ou de race, mais aussi l’inclusion des personnes neurodivergentes ou les handicaps physiques.

Lorsque vous programmez une rencontre

  • Donnez la possibilité à toutes et à tous d’exprimer leurs besoins à l’avance.
  • Faites preuve de transparence quant aux obstacles à la participation et à la mobilité, afin d’éviter de mauvaises surprises. Une personne en fauteuil roulant doit savoir si elle pourra accéder à toutes les pièces.
  • Si l’événement ne peut être accessible à toutes les personnes, vous pouvez étudier la possibilité de proposer d’autres moyens de participer, tels que des actions pouvant être réalisées à distance.

Pendant une rencontre

  • Prévoyez des pauses fréquentes pendant les réunions pour demander si quelqu’un a des besoins qui doivent être pris en compte.
  • Restez à l’écoute et encouragez les retours d’expérience.
  • Désignez des personnes de soutien, identifiées comme telles.
  • Facilitez les échanges : la gestuelle de réunion23 (aussi appelée signes de facilitation) est un ensemble de mouvements des bras et mains qui peuvent être utilisés dans des réunions et assemblées pour améliorer de façon silencieuse la communication et l’interactivité.
Demandes : ! = Je demande la parole, → = Précision rapide, ? = Clarification, % = Recentrer la discussion - Ressenti : + = J’adhère, - = J’adhère pas, / = Déjà dit, trop long, X = J’ai une objection
Les principaux signes de facilitation.
  • Sensibilisez les personnes présentes :
    • Inclusion du handicap auditif : se placer en face de la personne pour lui parler, articuler mais ne pas crier, ne pas hésiter à passer à l’écrit.
    • Inclusion de la diversité de genre : invitez les personnes qui participent à partager leur(s) pronom(s) quand elles se présentent en explicitant que c’est facultatif.
    • Inclusion du handicap visuel : parlez aux personnes aveugles pour capter leur attention puis présentez-vous. Signalez quand vous partez. En cas d’utilisation d’un support visuel, pensez à décrire les images.

Votre rencontre est virtuelle ? Assurez-vous que la plate-forme que vous utilisez est accessible avec un lecteur d’écran et permet le sous-titrage.

Créer des communautés qui restent au-delà de l’action militante

  • Acceptez que l’accessibilité soit un processus. Il faut rester à l’écoute et prêter attention aux personnes que nous côtoyons. Créer des habitudes, des réflexes liées à l’accessibilité.
  • Ne fixez pas de normes quant à l’intensité ou à la qualité de travail à accomplir. Les normes de travail sont adaptées à certaines identités plutôt qu’à d’autres. Intégrez des discussion fréquentes sur les limites personnelles et de groupe.
  • Repensez les formats habituels du militantisme et proposez de nouvelles alternatives. Ce sont des enjeux anti-validistes, auxquels l’utilisation du Web notamment apporte une réponse pertinente.

Plus globalement, il s’agit d’imaginer une nouvelle culture pour une nouvelle société. J’aime beaucoup le concept de Culture régénératrice24 d’Extinction Rebellion, dont le premier précepte est d’ailleurs : « Permettre à chacun‧e de se sentir inclus‧e dans un mouvement et de trouver sa place ».

Conclusion

Notre richesse vient de nos différences. Que chacun·e fasse quelques efforts, raisonnables qui plus est, et nous serons plus fort·es. Nos actions auront plus de poids, nos combats plus de chances de porter leurs fruits. Cela nous concerne tous, et nous sommes en sommes toutes et tous les actrices et les acteurs. Si nous voulons agir pour changer la société, nous nous devons de refuser son validisme de notre société comme une fatalité.

Je peux compter sur vous ?

moi + toi + elleux = ❤

Notes de bas de page

  1. Nous créons l’inaccessibilité, une conférence donnée par Delphine Malassingne à Paris Web le 29 septembre 2023.
  2. Normes d’accessibilité numérique : Les WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) définissent les règles pour l’accessibilité des contenus web, pour la WAI (Web Accessibility Initiative), au niveau du W3C (World Wide Web Consortium). En France, le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité permet de faciliter la mise en application de ces règles. Il est édité par la Dinum (Direction Interministérielle du numérique).
  3. Idéalement, pas des moyens non violents… puisque, comme l’explique très bien Erica Chenoweth, les mouvements non violents ont plus de chance de réussite. Vous noterez qu’elle précise en outre qu’ils sont aussi plus accessibles…
  4. Écriture inclusive et accessibilité, cessons de dire n’importe quoi, une conférence donnée par Julie Moynat aux Journées d’étude technologies et déficience visuelle en décembre 2020.
  5. Communiqué de presse : « Le masculin fait le neutre… » ou pas des linguistes atterrées.
  6. Faux gras, caractères fantaisistes, abus d’émojis : le détournement des caractères Unicode, fléau pour l’accessibilité du web, un autre article de Julie Moynat.
  7. Pour connaître la signification d’un émoji, vous pouvez utiliser emojipedia.
  8. Questions de langue (Acédémie Française) : Accentuation des majuscules.
  9. Projet Voltaire : Signes de ponctuation en français : bien les utiliser.
  10. La clarté des textes, grande oubliée de l’accessibilité numérique, un article de Morgane Hauguel pour les 24 jours de web 2022… puis une conférence Le contenu doit être rédigé de la manière la plus claire et la plus simple possible : les textes dans l’accessibilité numérique à Paris Web le 28 septembre 2023.
  11. Pour les générations les plus récentes, les difficultés des adultes diminuent à l’écrit, mais augmentent en calcul, une étude de l’INSEE parue le 18 décembre 2022.
  12. Scolarius est un outil gratuit d’analyse de la lisibilité des textes.
  13. Facile à lire et à comprendre (FALC) : une méthode utile sur le site du Ministère de la Culture.
  14. UX Republic a publié deux bon articles sur les liens entre typographie et accessibilité : Typographie et accessibilité acte 1 : comment bien choisir sa police d’écriture et Typographie et accessibilité acte 2 : les polices d’écritures spécifiques.
  15. Choisir la taille de la police de caractère, un article écrit par Usabilis le 18 février 2012.
  16. Accessibilité et couleurs : outils et ressources pour concevoir des produits accessibles, un article écrit par Stéphanie Walter. Dernière mise à jour en février 2023.
  17. Écrire pour le Web, un article de Thibault Jouannic pour les 24 jours de web 2022.
  18. Est-il encore utile de posséder un site web en 2021 ?, un article de Laurent Naudier pour les 24 jours de web 2020.
  19. Si vous utilisez WordPress (comme 43% des sites du Web), Access42 a publié plusieurs très bons articles sur l’accessibilité de WordPress.
  20. La documentation de WordPress contient un article Choisir un thème accessible.
  21. Accessibilité des contenus vidéos, animations et audios, sur le site « Accessibilité numérique » d’Orange.
  22. Règle Opquast n°119 : Les vidéos sont déclenchées par l’utilisateur.
  23. Gestuelle de réunion (Wikipedia)
  24. Vers une Culture Régénératrice (Extinction Rebellion)

1 commentaires sur cet article

  1. Stéphane, le 15 décembre 2023 à 8:35

    Salut Arnaud,

    Super synthèse de plein de choses, merci !

    Comme je le disais par ailleurs, j'aime beaucoup notamment ce « Ce que j’écris, Ce que je pense dire, Ce que je dis » appliqué aux emojis, auquel le flemmard que je suis pourra renvoyer désormais

    Pour la question de l'inclusion du handicap auditif, ajoutons le cas particulier des réunions à distance : des camarades à moi ont systématisé une pratique : chaque personne qui prend la parole redit son nom. Un peu comme on remet les initiales de la personne dans une interview écrite. C'est utile pour les interprètes en langue des signes, pour les vélotypistes, mais aussi pour les personnes dont l'acuité auditive ne permet pas de reconnaître la voix et celles qui n'en ont pas la mémoire.

    C'est peu d'effort à mettre en place et ça marche super bien pour tout le monde sans trop déranger pour celleux qui n'en ont pas besoin (qui est un reproche fréquent fait à l'accessibilité).

Il n’est plus possible de laisser un commentaire sur les articles mais la discussion continue sur les réseaux sociaux :